Bouna et Zied : l’hommage du rap français

Bouna et Zied : l’hommage du rap français













Respect magazine avait vu juste en titrant dans son dernier numéro
« Ils haussent la voix ». Avec le concours de jeunes rappeurs clichyssois, de
grandes plumes du rap français donnent de la voix et posent leurs
lyrics sur Morts pour rien, un album hommage à Zied Benna et Bouna
Traoré, les deux jeunes de Clichy-sous-Bois, décédés en novembre 2005.


Deux morts tragiques qui, à l’époque, mettaient le feu
à la poudrière des banlieues. Pendant trois semaines, les voitures
flambent de reportages incendiaires en déclarations politiques
huileuses. À l’initiative de RS4 [1],
un groupe de rappeurs de Clichy-sous-Bois , nait le projet Morts pour
rien, sorti le 16 janvier 2007. Il aura fallu plus d’un an pour sortir
le disque. « Finaliser les arrangements, trouver un distributeur n’a
pas été facile ! » explique Samir Mihi, président de l’association
Au-delà des mots, fondée à la mémoire de Zied et Bouna. L’association
a, également, dû veiller à ne pas sortir le disque au mauvais moment.
Le 27 octobre par exemple, une date anniversaire qui aurait « noyé le
CD dans les commémorations et le recueil du jour ». Côté artistique,
164 rappeurs, dont Kool Shen, Akhenaton, Faf La Rage, Freeman, Kery
James, Seyfu, Alibi Montana mais aussi des Mc locaux rivalisent de
rimes percutantes sur une musique de L’artiste, un Dj de Bondy.
Enregistré chez Popcorn studio dans le 17e arrondissement de Paris, les
bénéfices du disque seront reversés aux familles de Bouna et Zied,
ainsi qu’à celle de leur ami Muhittin, rescapé du transformateur EDF.
Pour Samir Mihi, « c’est un livre d’or sonore. Les jeunes sont fiers
d’avoir posé leur voix avec des rappeurs comme les gars du 113 ou Le
Rat Luciano, fiers d’avoir rendu un tel hommage à leurs deux potes. »
Pour rappel, deux policiers ont été mis en examen le 7 février dans le
cadre de l’information judiciaire ouverte après la mort, accidentelle
mais évitable, des deux jeunes garçons.



Voir le clip : Morts pour rien



source : respect magazine Jean-Marie Bagayoko