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WebSite IAMMars 2006 : Sortie de «
Soldats De Fortune », quatrième album solo d’AKHENATON.
Dix ans après « Métèque Et Mat », première escapade solitaire du leader d’IAM.
Une boucle, un cycle.
En 1995, AKHENATON, après le succès massif rencontré avec IAM et son « Je Danse Le Mia » (1993), conviait à un voyage à la nostalgie jamais pleureuse, succession de visions sépia, entre Naples et Marseille. Issu d’une famille d’immigrés italiens, Philippe Fragione aka AKHENATON rappait les chemins difficile du déracinement, les valeurs millénaires, explorait ses racines, lent travelling sur l’avant pour mieux dessiner l’après.
Résultat : plébiscite total. Seul derrière le micro, AKHENATON se racontait, démontrait que le rap, loin des clichés violents et désormais récurrents, pouvait également mêler travail de mémoire et introspection poétique. Un premier essai de haute volée !
AKHENATON n’a jamais parlé dans le vide. Son flow n’a jamais souhaité se perdre dans les méandres de la frontalité béotienne. Chez lui, chaque mot est à sa place, toujours. Chez lui, les idées se doivent d’être creusées. Jusqu’à l’os. Quand il s’adresse aux médias, loin du contexte musical, pour commenter les émeutes de banlieues ou l’islamophobie galopante, il ne racole pas, explique, analyse, réagit. Pas simplement un artiste qui s’insurge pour séduire –maladie toute contemporaine- mais bel et bien un électron libre, qui refuse les raccourcis dangereux. Un franc tireur avec un cœur.
Pas étonnant pour ce gamin de la planète Mars, tombé amoureux du rap lors d’un voyage new-yorkais, un été lointain, durant les années 80. La passion. Le flash. Une encyclopédie en guise de cadeau à 8 ans lui avait donné le goût de la découverte, l’envie d’apprendre. Ce périple américain allait tracer son destin.
Depuis 1989 et les débuts d’IAM, AKHENATON semble n’avoir qu’une seule idée en tête : rendre hommage à un style musical qui lui a offert la possibilité de décoller du bitume. Elévation. La scène rap hexagonale se perd dans des querelles intestines sans fin, la répétition prend le pas sur la création, peu lui importe. Il écrit, encore et encore. Parce que le rap, ce n’est ni pour simplement briller, ni pour emplir des tiroirs caisse. Le rap, c’est sa vie. Tout simplement.
Indépendamment de tout le reste, AKHENATON est un travailleur de l’ombre, un obsédé de la perfection, un avaleur de cadences, un pèlerin.
Surtout, c’est une fidélité à toute épreuve qui le caractérise. Pas son style de coucher pour une nuit, AKHENATON s’inscrit dans la durée. Il sait que l’excellence ne passe que par l’effort. Il connaît aussi sa chance.
Deuxième escapade solo en 2001 avec « Sol Invictus », disque plus sombre, gorgé de spiritualité, ode d’un père qui s’interroge, aux ambiances sous tension et vraiment old school, un disque évidemment solaire, où une certaine dépression s’empare des textes, mais une dépression de combat, les poings serrés, le regard tourné vers l’avenir, même si celui-ci n’annonce rien de bon. AKHENATON démontre une fois de plus que le rap a tout à gagner en acceptant de jouer la carte de la sincérité. Un mot bien trop galvaudé ces dernières années.
En 2002. troisième album, « Black Album ». Balancé sans prévenir.
En parallèle, toujours IAM, bien-sûr. Et la production. AKHENATON ne se contente pas de gérer sa carrière, il tend le micro à la relève, Chiens de Paille, Psy4 De La Rime, L’Algérino… la liste est longue. Ecrit pour le cinéma, réalise même, aux côtés de Kamel Saleh, son premier long métrage, « Comme Un Aimant », histoire d’un quotidien transfiguré du côté de Marseille. Et en co-signe avec Bruno Coulais la somptueuse bande son, résolument soul. Rendre hommage sans relâche à ses premiers amours. Fidélité, fidélité, fidélité. Encore et toujours.
Et donc, en 2006, ce «
Soldats De Fortune », pas simplement un énième disque. Non. Mais autant une prolongation qu’un virage, une étape qu’un raid en territoire sauvage. C’est en indépendant qu’AKHENATON marque son retour.
Après 15 années passées chez Virgin puis EMI, c’est désormais sous son propre étendard, celui de 361 Records, qu’il contre-attaque.
Ce disque dense, aux multiples atmosphères, dévoile un AKHENATON libéré, encore plus ambitieux, alternant les charges héroïques («
Soldats de Fortune », « Alamo », « Troie », « Entre la Pierre et la Plume », « Vue de la Cage »), les clins d’œil amusés et diablement rythmés (« L’Ecole de la Samba », « Cosca Crew Party », « Live Dsladsktk », « Commode le Dégueulasse ») et une mélancolie aux larmes aiguisées (« Sur les Murs de ma Chambre », « Canzone Di « Lamavita », « Mots Blessés »). 18 titres écrits et produits par AKHENATON, agrémentés de 4 morceaux bonus (dont «
La Fin de leur Monde », odyssée de dix minutes au flow visionnaire, époustouflant), avec Sako des Chiens de Paille, Pys4 de la Rime, Veust Lyricist, Faf Larage, Toko, Saïd, en invités, sans évidemment oublier IAM, avec un
Shurik’n très présent, qui dévoile des qualités de chanteur jusque là insoupçonnées.
Dix ans après « Métèque et Mat », AKHENATON n’a pas tout dit. On le sent toujours excité, comme un gamin qui refuserait de remiser au grenier son jouet. Un jouet précieux, ayant su traverser les années sans jamais perdre de sa magie, un jouet qui aurait encore plein d’histoires à raconter. Si AKHENATON a grandi, a accepté ses responsabilités d’adulte, ses yeux brillent du même feu qu’au tout début, quand rien n’était écrit, quand tout était possible.
Et ça, ça n’a pas de prix.
[Source 361 Record]